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 « 15 novembre 1797 » • Adrian H.

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Elizabeth M. Blackwood
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MessageSujet: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptyVen 15 Nov - 21:44


F
euille morte à la branche d’un arbre, tombant au sol sous le souffle du vent. La saison brune avait envahit le comté, dénudant la végétation de sa toison verte. La fraicheur descendait subtilement du nord, amenant avec elle les prémices de l’hiver prochain. L’herbe s’agitait en grelot sous la lueur de la lune tandis que la nuit avait enveloppé son monde sous un drap sombre. Il n’y avait qu’à la lumière d’une torche que l’on pouvait retrouver son chemin. Les beaux attelages battaient le pavé de Golden Avenue, pourvu que le temps ne passe pas trop vite, que l’on n’arrive pas en retard pour la réception. Les lampadaires éclairaient d’une vulgaire couleur orange les silhouettes qui passaient sur le trottoir. Des spectres difformes qui inquiétaient sans effrayer.
Elizabeth observait ce monde là depuis la fenêtre de sa chambre. Cachée dans la pénombre, son visage était légèrement éclairé par l’astre lunaire. La jeune femme était semblable à  une apparition fantomatique. En silence, la Douce observait la vie qui suivait son cours sous ses fenêtres. La porte de la pièce, à demi entre-ouverte, laissait passer un mince filet de lumière émanant du couloir. A son oreille venait chanter la voix de sa mère qui menait l’organisation de cette réception à la baguette. Tout cela lui semblait pourtant des plus lointain. Notre précieuse amie avait le regard dans le vague, l’esprit ailleurs. Liz se souvenait des automnes en Chine, la nature qui s’endormait lentement, offrant à la vie des paysages bien différents de l’Angleterre. Tendre nostalgie, son cœur était emplit de tendre sous les souvenirs de dix longues années passées loin de sa terre natale. Elle se mit à chantonner, d’une voix basse, les airs qui lui venaient en tête. La belle s’était envolée loin, planant au dessus des rizières, observant les buffles aux laboures. Les femmes chantaient en repiquant le riz.

Warren ouvrit en grand la porte, apportant plus de lumière dans la pièce obscurcie. « Liz, mère demande à vous voir. » Elizabeth s’était tue, continuant de regarder la rue d’un air vide. « Il serait aimable que vous vous dépêchiez. » Lentement, la belle avait tourné le regard vers son frère. La silhouette de la jeune femme se détachait sur le contre-jour de la lune. Le visage caché dans l’obscurité, il était impossible de savoir ce qu’elle pouvait bien scruter. « Dites à mère que j’arrive. » répondit-elle d’une voix aimable après un instant de silence. La silhouette de son frère, marquée par la lumière du couloir, parut hésiter un instant, l’esquisse du contour de son épaule vacillant légèrement. L’anglaise eut un sourire qui ne put être capté par son cadet, amusée de ce jeu d’ombre sur le sol de sa chambre. Bien rapidement, il fit volte face et quitta l’embrasure de la porte pour ne plus être qu’un vague souvenir du passé présent. Elizabeth lança un dernier regard au dehors, observant les allées et venues des gens.

Lentement, un pied devant l’autre, la belle britannique descendait les marches du grand escalier qui menait au hall du manoir. La rumeur des conversations qui s’élevait de la salle attestait de la présence des convives. Discrète, Elizabeth s’était approchée de la porte sans se laisser voir. Elle se mordillait légèrement la lèvre inférieure, réprimant un sourire amusé d’entendre les conversations qui lui parvenaient. Elle n’entendit guère sa mère qui s’approchait d’elle. Un instant les deux femmes restèrent immobiles, l’une ne sachant pas que l’autre était là. « Elizabeth, que faites vous là ? » finit par demander Lady Blackwood. La surprise fit sursauter la belle qui fit volte face, planquant une main sur sa bouche pour étouffer sa réaction. Voyant qu’il s’agissait de sa mère, elle ne put s’empêcher de rire ? « Allons pressons, pensez vous que les prétendants vont chercher à vous deviner ? » Baissant le regard, Liz resta un instant à tenter de contrôler son rire. Ce furent des yeux plus sérieux qui se posèrent sur Lady Blackwood « Je suis désolée mère. » Ce fut pourtant un geste sincère et affectueux qui vint saisir les mains de la jeune femme. Regardant sa fille, elle lui adressa un sourire aimant, emplit de tendresse et de fierté. « Ne le soyez pas mon ange, ce soir vous serez la plus belle de cette assemblée, les jeunes hommes n’auront d’yeux que pour vous. » En gage de toute réponse, Elizabeth saisit sa mère dans les bras, la serrant contre elle pour lui témoigner de tout l’amour qu’elle avait pour elle. Après quoi, mère et fille entrèrent ensemble dans la salle où se tenait le reste des invités. En tout et pour tout, la Lady lui murmura à l’oreille « C’est votre entrée dans le monde mon enfant. » Après quoi, elle laissa la belle aller au devant des convives pour les saluer et leur souhaiter la bienvenue.

Avec grâce et élégance, la brune se débrouilla remarquable dans son rôle d’hôtesse pour cette forme d’introduction dans le monde des adultes. Le sourire esquissé aux coins des lèvres, le mot juste et original pour chaque personne rencontrée. Il ne fallait pas perde le compte, il ne fallait pas avoir le tournis. Il semblait à la douce, elle ne cessait de tournoyer sur elle-même, qu’elle n’avait plus pied et que le sol était devenu un nuage. Hélas, les talons de ses chaussures continuaient de rencontrer le revêtement de la salle.
Le calme vint enfin, lui laissant le temps de souffler un peu et de s’asseoir là où la place était libre. Au loin, elle observait la foule, détaillait chaque visage sans plus entrer dans les caractéristiques de chacun. Ce fut alors qu’elle remarqua un personnage légèrement en retrait, mal à l’aise dans ce monde si bavard. Doucement, elle se leva pour marcher en direction de cet inconnu, lui qui ne devait pas l’être pour ses parents. Toujours le sourire, Elizabeth s’approcha pour s’arrêter à la hauteur de cet homme curieux, vraisemblablement un brin marginal, mais qui avait un je-ne-sais-quoi d’attendrissant. Il y avait quelque chose de fragile chez lui qui donnait envie de le rassure et de lui montrer que le monde pouvait offrir de beau secret. Néanmoins, elle attaqua de la plus polie et la plus conventionnelle des façons. « Bonsoir. Je crois n’avoir pas eu l’occasion de vous rencontrer. Monsieur ? » demanda-t-elle avec bienfaisance et délicatesse.


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Adrian A. Hendersen
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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptySam 30 Nov - 10:44

L'ivresse d'une douce soirée d'automne enveloppait la ville avec tendresse. L'éclat de la lune embellissait le tableau, laissant le Manoir se découper dans l'obscurité. Les yeux levés vers le ciel, comme un loup hurle à l'astre de la nuit, la longue et longiligne silhouette était prise de tremblements incessants. Le poison était venu infecter ses veines pures et se répandait lentement. L'hémoglobine se mélangea avec délice à ce méfait. La peur, peu à peu, venait prendre possession de lui. L'habita rapidement. Un exorciste n'aurait pu l'aider à retrouver un peu de bravoure, il était déjà trop tard. Déjà, les ombres s'étaient allongées jusqu'à atteindre une taille fantasmagorique. Elles allaient et venaient, inlassablement. Infatigables. Le chuchotement des animaux parvenaient à ses oreilles, menaçants. Le grondement d'un ours, peut-être. Ou d'un loup.
On le frôla, l'homme eut un mouvement de recul. Le dehors, ce lieu si hostile, si dangereux. Il avait rentré la tête dans les épaules, apeuré comme un petit enfant et son cœur ne ralentit les battements que lorsqu'il reconnut la silhouette d'un voisin. Cela ne suffisait, toutefois, guère pour pleinement rassurer cette âme en peine. L'auteur reprit sa marche en lançant quelques regards furtifs par-dessus son épaule menue. La lune semblait éclairé son chemin comme si elle craignait qu'il ne se perde si elle venait à disparaître, cachée par l'immensité du Manoir qui se dressait, fier et impressionnant, devant ce petit personnage fébrile. Les lumières de ce qui paraissait être la salle principale laissaient apparaître d'autres monstres imaginaires à hauteur des fenêtres. Aurait-il voulu continuer sa route d'un air assuré qu'il n'aurait put. Il lui semblait avoir aperçu un sourire oublié par le temps. Sans doute n'était-ce rien de plus qu'un mirage de son esprit embrumé par le froid. A cet instant, comme si son corps réagissait à sa moindre pensée, un frisson parcourut sa peau pourtant bien vêtue et il pressa le pas. Glissant entre les autres invités, bousculé parfois, manquant de trébucher, souvent, il pénétra dans le corridor. La vague l'entraînait, il se laissait faire. Se laissait porter par l'excitation et l'impatience des autres, lui-même incapable de déterminer ses sentiments en cette heure.

Certain de ne point être en ces lieux à sa place véritable, incapable même d'attester d'en avoir une dans le monde des hommes, Adrian s'était placé en retrait de cette foule d'inconnus. Son regard, pourtant, ne perdait la moindre miette et ne quittait son poste d'observation qu'en de rares occasions. Au loin, il reconnut les ombres de Lord et Lady Blackwood. Peut-être lui adressèrent-ils un sourire courtois et un geste poli de la main. Il n'aurait su le jurer. Ces personnages, qui comptaient parmi les plus importants dans la ville, se montraient toujours bienveillants envers son âme déshéritée et hermétique à toute relation. A tout rapport. Sa présence ici ne se justifiait que grâce à leur nom ; souvent, lui venaient-ils en aide lorsqu'il semblait être en peine. Jamais, il n'aurait pu refuser leur invitation pressante bien qu'ils aient tout de même du venir le réclamer en personne. Pour eux, en guise de remerciement à toute leur grande bonté, il avait bravé l'extérieur, le noir et les autres. Trois de ses plus grandes peurs.
Mais voilà qu'elle revenait, fourbe et maligne. Un renard n'aurait sut être plus rusé. Honteux de ses tremblements enfantins, il recula, chercha à se terrer dans l'ombre dans coin inoccupé. Désireux de disparaître. Sur les visages des innombrables invités, des masques ridicules et effrayants. Aux bras des hommes, des mains repoussante et hideuses. Au cou des demoiselles, des chaînes qui les retenaient prisonnières. Son imagination, à nouveau, lui jouait un tour de mauvais goût. Devant lui se succédaient des monstres, des être difformes ou informes, aux allures tantôt rachitiques, tantôt grotesques. Des images qui le terrassaient depuis sa petite enfance. Des images qui, à jamais, le rendrait nerveux.
Et au milieu de cette foule de goules et de spectres, un ange. Avec des ailes d'un blanc immaculé, le sourire de l'innocence collé au visage et une démarche légère. Cet ange flottait, volait peut-être, même, et s'approchait de lui. Une autre apparition de sa folle imagination ? Sûrement. Et pourtant, l'ange à la chevelure brune continuait d'avancer. Il ne paraissait pas hésiter et leurs regards, croisés, entremêlés, ne se lâchaient pas. Une seconde de plus et cet envoyé de Dieu se tenait là, face à lui, à tout juste quelques centimètres. Adrian avait cessé de trembler, cesser d'être apeuré. L'envoûtement d'une nouvelle crise psychose semblait avoir eu raison de lui et sa peur incessante. « 'Rian... » fut le seul murmure qui parvint à être, à peine, audible. Il se reprit, du moins le crût-il. « Adrian. Hendersen. J'ai été convié par vos parents, des êtres charmants et bienveillants. » Peut-être nota-t-il un soupçon de surprise, ou bien vit-il, du coin de l’œil, un homme se présenter à une femme, lui rappelant les règles de courtoisie ordinaire. « Pardonnez ma maladresse, je n'ai guère pour habitude de... » Il se tu, attrapa la main, fort douce et délicate, de la Belle, et la porte à ses lèvres pour la baiser. Toucha-t-il sa peau opaline ? Il n'en savait rien mais toujours était-il qu'il avait profité de ces quelques minutes pour tacher de ne pas paraître plus absurde qu'il ne s'était montré.


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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptyMar 10 Déc - 22:22


L
e chat espiègle qui caracole à la manière du cheval, enchanté à l’idée d’avoir une souris à se mettre sous la patte. La queue en panache, il arpente fièrement la pièce, lançant un regard arrogant à qui croise son œil vif. Hélas, cela semblait être le cas de la plus part des invités de cette petite réception. Avec grâce, Elizabeth les avait salué. A présent, la Douce pouvait prendre congé, profiter de la tranquillité pour converser avec un curieux personnage à l’allure perdue. Il avait un air adorable qui poussait à lui sourire avec toute la douceur du monde. Dans un élan fou, l’anglaise eut envie de le prendre dans ses bras. Néanmoins la convenance lui interdisait un pareil écart de conduite. Elle esquissa un sourire en entendant l’homme bafouiller les prémices de son prénom. Il n’y avait rien de moqueur, elle arborait une mine davantage attendrie. Cependant, il parvint à se ressaisir pour formuler quelques phrases, exprimant le lien qui impliquait sa présence ici. Hors donc, les parents de Liz s’étaient pris de sympathie pour ce personnage, il n’y avait rien d’étrange à cela, il semblait des plus attachant. Jusqu’à ce qu’il soit foudroyé par les règles de la politesse pour la saluer avec le respect qui était dût à son rang. Adrian se prénommait-il. Elizabeth était ravie de faire sa connaissance. Lui baisant la main, il lui semblait que la barbe de cet homme lui avait chatouillé la peau. La Belle était des plus amusée et toujours impossiblement moqueuse, elle ne pouvait l’être.
Rieuse, elle lui laissa comprendre que sa maladresse n’était en rien prise comme une offense en sa personne. Seigneur, il faisait bon de pouvoir s’asseoir en la présence d’un ami de la famille car le tour de salle avait été une épreuve non pas périlleuse, mais fort fastidieuse. Là, en cet instant, la Belle se reprenait à penser à l’Empire du Milieu. Elle n’avait d’ailleurs pas encore vu sa douce amie Fen. Sans doute avait-elle décidé de bouder un peu le monde occidental, trop différent de sa culture. Elle l’imaginait le nez perdu dans les étoiles, à chercher les constellations qui la guidaient. Liz n’avait jamais pris le temps de voir si les étoiles d’ici étaient semblables là-bas. Le fallait-il ? N’était-ce pas se détourner de la voie de la paix que de se replonger si abruptement dans le monde qui nous avait vus naitre ? A vrai dire, l’anglaise ne savait plus ou était sa place après avoir passé dix ans si loin de sa famille. Certes, elle avait beaucoup aimé passer autant de temps dans une autre civilisation, mais finalement, elle avait un doute quant à ce qu’elle devait faire et où. Peut-être aurait-il fallut qu’elle ne rentre jamais. A cette pensée, il y eut un éclair de tristesse qui passa dans ce regard. Il ne dura qu’un instant, pas assez longtemps pour être aperçu. Il fallait se ressaisir tout de suite.

« Et que faites-vous dans la vie Mr Hendersen ? » La question semblait futile, manquant peut-être d’originalité, mais ainsi était la convenance, elle demandait de ne pas chercher l’extravagance quoi qu’il arrive. Elizabeth ne cessait d’esquisser son sourire, par plaisir et non par obligation. Rien ne parvenait à détourner son regard de son invité. Sans doute, à l’avenir, seraient-ils conduis à se revoir, cela était plus que certain pour l’anglaise. Bien qu’il lui prenait la lassitude d’être dans ce monde là. Il était des plus difficiles de rester là dans cette cage dorée lorsque l’on avait arpenté les rizières et les forêts de bambous, les temples et les palais. Si l’on pouvait le formuler ainsi, Elizabeth avait le mal du pays. N’était-ce pas étrange de dire cela alors qu’on avait passé les dix premières années de ça vie en Angleterre ? Liz ne savait plus ou se mettre tandis qu’elle écoutait la réponse de son invité, si charmant et attachant pouvait-il être. Adrian lui fit rapidement oublier son mal-être passager, l’aidait à se réveiller par la fragilité qu’il dégageait. Ce soir, elle avait envie d’écouter parler pour en dévoiler le moins sur celle, pour voyager un peu dans le passé des autres. Etrangement, son choix c’était porté sur ce Mr Hendersen. Ne le connaissant pas, il devait être des plus intéressants à découvrir. Ô bien sûr tout ce qu’il lui dirait, elle le garderait plus elle. Elle n’appréciait que peut les notables d’ici, ils lui rappelaient tout ce qu’il y avait de pourris et mortellement ennuyeux dans ce monde. Liz comprenait pourquoi Fen restait cachée dans sa chambre.
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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptyMer 15 Jan - 19:00

L'Ange se déplaçait dans un mélange de grâce et de beauté. Une beauté sans pareille, une grâce unique. Elle paraissait légère, presque fantomatique dans sa façon de se mouvoir mais nul doute qu'elle était réelle. Une pareille personne ne pouvait être un délire de sa folle imagination. Alors qu'elle s'approchait avec une délicatesse pure, pour ne pas dire, divine, l'auteur sentait son cœur ralentir, puis accélérer. Et ralentir encore avant de se serrer, chavirer. Des battements précipités comme un dernier adieu et voilà que son cœur s'éloignait. Peut-être même quitta-t-il son corps pour s'envoler dans d'autres cieux. Plus haut. Plus loin. Un sourire et toutes les peurs, tous les tourments du pauvre homme s'envolèrent, eux aussi. S'était-il transformé en un oiseau ? Peut-être était-il devenu un aigle majestueux ? L'ange s'adressa à lui. La Beauté qui s'adresse à l'Ombre. La Belle qui parle avec une Bête.
Il n'avait plus rien. Plus de voix, plus de mots, plus d'envie. Si, peut-être celle de lui demander si elle était bien là, devant lui. Le besoin de la toucher pour s'assurer qu'elle n'était pas qu'un songe. Un rêve. Elle ne perdait rien de son si ravissant sourire ; il ne pouvait la quitter des yeux. La bonne humeur pouvait-elle être une maladie contagieuse ? Il se surprit à sentir ses lèvres s'étirer à son tour. Un air un peu béat, sûrement un peu idiot, aussi. Avant de bafouiller, de bégayer son propre nom d'une voix éteinte. La bienséance lui avait été inculquée mais il l'avait comme occultée. Il se reprit, tenta tout du moins, et de ses plumes légères, attrapa la main de cet ange majestueux pour la porter à ses lèvres. A sa moustache sans doute, serait plus juste. Nul besoin de lui demander son identité ; quiconque était convié connaissait la douce Elizabeth, fille de Lord Blackwood. Pourtant, il s'agissait bien de la première fois que le chemin de la Belle croisait celui de l'auteur. Une rencontre inoubliable, c'était certain.
Des mots, des phrases lui venaient à l'esprit, dansaient devant ses yeux. Il n'en comprenait le sens mais n'avait aucun doute quant à leur provenance ; c'était elle, cet Ange qui lui soufflait ses idées. Métaphores et oxymores se mélangeaient, formaient ensemble la plus belle poésie qu'il n'eut jamais entendu, jamais écrit. Son cœur – tiens, il était revenu à sa position initiale – manqua de chavirer à nouveau. Passer par-dessus bord, cette fois-ci. Était-ce elle, sa Muse ?

Une nouvelle question. Quelle douce voix. Envoûtante avec un fond un peu sucré. Une trace de sagesse dans ce timbre délicat. Les traits, à peine marqués, de son visage fin, pourtant semblait trop jeune pour avoir acquit une telle maturité. Il bomba le torse – pensa le faire – pour se donner un peu de valeur mais, l'être entier absorbé par la beauté d'un regard profond et brun, il se sentit devenir liquide. Perdre contenance. Une once de courage, pourtant, résistait. Tenace, elle formulait pour lui des pensées cohérentes. « J'ai bien peur de ne pouvoir vous offrir de réponses... Convenables. Je tente de faire de l'imagination une force et un véritable métier en noircissant des parchemins. » Masquer le rouge qui lui était monté aux joues, cacher la honte qu'il représentait pour sa famille, dissimuler le mal être qui, lentement, se mit à le ronger. Il ne pouvait prétendre à la qualité d'auteur, d'écrivain en moins. Il n'était qu'un amoureux de la littérature, des mots et des lettres ; qu'un homme porté par ses lectures passées, probablement par les futures aussi ; une âme nourrit par l'espoir de vivre de cette passion.
Ses yeux se baissèrent alors, une chaleur étouffante l'envahie. Entre ses doigts froids, il tenait toujours la main blanche de la Douce. Confus, probablement rouge et au bord de l’asphyxie à cause de la chaleur, il la lâche dans un geste précipité. Les remarques, fort désagréables à l'oreille, de sa tendre Mère lui revenait à l'esprit. Ne jamais tenir la main d'une Dame trop longtemps, Adrian, cela n'est guère apprécié dans notre société. Il voulut s'excuser, une nouvelle fois, mais sa langue s'était nouée et il ne put que cafouiller quelques mots entremêlés. Le dos courbé, les mains moites, le regard toujours ancré dans celui de la Belle, Adrian ne savait plus quelles étaient les questions qui lui étaient permises de poser à une aussi charmante compagnie. « Je... J'ai appris que vous... Aviez voyagé durant toutes ces années ? J'espère que votre course à travers le monde aura été instructif et bon. » Sa voix s'éteignit dans un murmure à peine soufflé. Lord Blackwood lui avait suffisamment parlé d'Elizabeth pour qu'il sache que cet Ange avait la connaissance du monde, contrairement à lui qui n'avait guère quitté sa France que pour venir échouer en Angleterre.


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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptyVen 25 Avr - 13:55


D
'aussi loin que pouvait porter sa mémoire, l'Anglaise avait quelques nostalgies de la mer et des voyages. La voilà qui, écoutant les dire de Mr Hendersen, s'imaginait entrain de le regarder griffonner quelques aventures insensées sur des pages vierges. Et déjà le flot des mots la portait sur le pont d'un navire Corsaire qui voguait toutes voiles dehors, battant le pavillon Britannique. Terre en vue ! Criait le marin dans le nid-de-pie. À entendre cette phrase venir du haut du grand mât, une silhouette faisait son apparition à la poupe. Qu'avons nous aujourd'hui Mr Brigham ? - Un colonie espagnole mon capitaine. - Très bien... Allons donc voir si l'Espagne est toujours en guerre avec notre douce Angleterre. - Oui Capitaine... Tous le monde sur le pont ! Et bougez-vous tas de chiens galeux. Un récit épique, à n'en pas douter. Elizabeth observait son interlocuteur, attentive à ses dires tandis que son imagination s'envolait déjà du pont du navire. Ainsi se cachait-il d'être écrivain. Diable donc pourquoi ne voulait-il pas laisser cette chose se savoir ? Il était toujours des plus merveilleux de compter dans son entourage quelques hommes de lettres capables de magnifier la beauté des mots en les couchant sur papier, les rendant ainsi éternels. Liz devait reconnaître la timidité de son invité, si charmant pouvait-il être. La belle aurait souhaitez lui offrir réconfort et tranquillité pour apaiser les angoisses qui semblaient le prendre. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte avec lui qu'ils tenaient toujours leurs mains liées. Il s'agissait là d'une sotte étourderie dont l'Anglaise ne pouvait lui tenir rigueur, lui qui ne paraissait pas des plus à l'aise en cet endroit. La première rencontre était des plus maladroites, c'était rafraîchissant lorsque l'on avait pris l'habitude de tous ces gens qui savaient y faire avec trop de bonnes manières.

Là alors, vinrent s'échouer quelques mots formant sensiblement une jolie phrase de la part de l'écrivain. Ô voyager. Les yeux d'Elizabeth devinrent brillants, pleins de joies et de tristesses mélangées pour n'en faire qu'une vaporeuse nostalgie. Elle envie de lui dire combien l'Empire chinois était incroyable, comme la culture était originale, les paysages à couper le souffle. Comme elle avait envie de lui parler comme à un confident pour lui conter toutes ses aventures, l'apprentissage du mandarin ou encore celui de la méditation... Le Bouddhisme et la recherche d'une paix intérieur pour ne faire qu'un entre le corps et l'esprit. Malheureusement, la chose s'avérait être trop tôt. La rigueur était de mise en cette fâcheuse occasion. Alors, Liz aurait souhaitez rencontrer Adrian en un autre moment où elle aurait eu tout le loisir de discuter avec lui et lui faire ainsi oublier ses maladresses polies.
Élégante sur son siège, Elizabeth se faisait toujours souriante, peut-être un peu trop. Sitôt le souvenir lui montait à la tête comme les larmes dans les yeux. « En effet. Tout du moins, j'ai été envoyée en Chine pour retrouver ma tante et vivre ainsi quelques temps avec elle. » Vivre... Vivre une autre vie, une autre destinée, changer son histoire. Mais au finale, elle était de retour ici, en Angleterre, comme ci cela n'avait rien changé. Lui avait-on volé dix longues années de sa tendre enfance ou bien n'avait-ce été qu'un doux rêve ? Voilà qu'elle se remettait à penser comme une Européenne, Liz était incorrigible. « Mais il est vrai que j'ai fait quelques merveilleux apprentissage. Le mandarin tout d'abord, une langue très complexe sous bien des aspects mais il est quelques particularités. Saviez vous qu'ils ne connaissaient pas les conjugaisons ? Ni passé, ni futur. Là-bas tout n'est que présent. » Voilà qui était une bonne idée pour engager une meilleure conversation, la grammaire. Assurément, cela viendrait à susciter l'intérêt de son interlocuteur. Et également briser la gène de cette première discutions. « Alors ils utilisent des adverbes pour se situer dans le temps. Je ne vous cache pas que j'ai trouver cela tout à fait singulier. » Ainsi donc la Douce était-elle lancée, embraquée dans le flot des curiosités qui composaient cette civilisation de l'extrême orient. Ses prunelles se faisaient plus vivent et lumineuses, emplis d'une soif insatiable de Savoir. L'âme aventurière, il n'était pas étonnant alors de  comprendre pourquoi elle avait été si bonne élève à apprendre tous ce qu'il y avait à savoir en médecine traditionnelle, en cuisine, en écriture, en peinture et ce qui pouvait composer l'identité de l'Empire du Milieu.
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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptySam 14 Juin - 18:58

Toute son existence avait bâtie pour qu'un tel jour, qu'une telle occasion, lui puisse être permise. Toute l'éducation, rigoureuse et parfois sévère, avait eu pour unique finalité, lui faire avoir quelques conversations agréables pour qu'une union soit favorable. En France, durant sa douce jeunesse balbutiante, l'écrivain avait été traîné comme un pauvre petit animal, de réception en réception. Mais les souvenirs de cette époque lointaine étaient flous et difficilement perceptibles. Lui avait-on déjà fait l'honneur de venir s'interroger sur lui ? Jamais. Invisible, toujours dissimulé, le petit Adrian n'avait guère attiré l'attention que par sa maladresse exaspérante et ses rougissements innocents. L'avait-on blâmé pour cela ? Que nini. Mais sa mère, austère et exigeante, n'avait jamais caché ses soupires et ses yeux levés au ciel lorsque le jeune enfant qu'il était quittait les salons bondés pour mieux se retrouver dans une chambre laissée vide afin de convaincre, à l'aide d'un coutelas des plus imaginaires, les monstres terribles qui venaient le terrasser. Avant qu'il ne se glisse habilement dans un coin, derrière une étagère ou à l'abri d'un dans placard pour mieux leur échapper. Combien d'heures n'avait-il pas passé ainsi ? Le compte perdu de ces longues minutes dans le noir le plus total et le plus chaotique, de ces interminables secondes les yeux fermés à prier qu'une âme charitable et pure vienne le sauver.
Était-ce elle, cette âme pure ? Était-elle envoyée par un quelconque Seigneur Divin avec pour unique finalité celle de le secourir, lui et ses misérables ambitieux extravagantes ? Était-ce dans ce dessein voluptueux que le Lord et la Lady Blackwood l'avaient convié chez eux, sous le prétexte de le voir quitter son chez-lui austère et vide ? Avaient-ils planifié malicieusement l'affranchissement de ses terreurs nocturnes, avaient-ils désiré le libérer de ses frayeurs les plus envahissantes ? Les chaînes du Démon ne pouvaient rivaliser avec la pureté et l'innocence des Blackwood. Il s'agissait-là d'un fait dont Adrian était certain.
Et pourtant, il n'y avait jamais la moindre trace de vanité dans son sourire ou dans son attitude. Elle était là, et pourtant lointaine. Elle était là, tout en étant ailleurs. Les yeux balbutiant au même rythme que ses lèvres marmonnaient, l'auteur inconnu ne savait comment détacher son regard de cette merveilleuse apparition. Contrairement à lui, la Belle se mouvait avec aisance dans la foule qui paraissait se fendre sur son passage. Élégance et grâce devaient la guider et l'admiration portée par l'écrivain détruit n'en était que plus réelle et plus puissante encore. Même que ses yeux semblèrent porter sur le lointain, perdus dans un nuage de souvenirs il n'eut le cœur de l'arracher à ses pensées et il patienta les yeux pétillants d'une lueur qu'il ne croyait jamais pouvoir connaître. Il se sentait irrémédiablement attaché à cet Ange du Ciel et jamais il n'aurait souhaité s'en éloigner.

Il fallait l'entendre, de sa voix cristalline, s'émerveille de la culture chinoise ! Il fallait les voir, ces étoiles dansant dans son regard brun ! La pureté de sa Beauté à elle seule ne savait plus expliquer l'immaculé de son âme. Miss Blackwood avait du vivre là-bas quelques aventures ravissantes que lui n'aurait jamais eu le loisir d'imaginer. Il se laissa porter par la passion de son hôte, s'envolant avec elle dans quelques pays plus orientaux pour découvre un pays et un peuple dont il ne connaissait que le nom. Il se prit à sourire béatement, à son tour et à voir se dessiner autour d'eux un monde qui lui était encore inconnu. Des traits grossiers, à l'encre épaisse, qui n'avaient rien d'une belle œuvre picturale mais s'affineraient peut-être avec le temps. Et puis, sous sa moustache éparse, ses lèvres s'entrouvrir de stupeur et d'étonnement alors que ses yeux s'écarquillèrent avec surprise. Comment ? Cela était-il possible ? Ne se jouait-elle pas de sa naïveté d'enfant comme ses frères et sœurs avaient coutume de le faire des années durant ? Point de conjugaison ? Mais, comme cela était étrange pour lui, si occidentaux, si français. Si attaché au temps passé à travers les Démons qui le hantaient, si lié au futur par ses ambitions extravagantes et pourtant infiniment présent par ses échecs cuisants. « Dîtes-vous ? Ils ne connaissent point de conjugaison ? Et ils parviennent à se situer dans le temps ? Mais, dîtes-moi, ne fût-il pas difficile pour vous, de vous habituer à leur langage ? » Le voilà qui s'imaginait écrire à la manière d'un auteur mandarin pour essayer de ravir la Belle. Nul doute qu'il lui faudrait, pour ce faire, pouvoir combattre les manies acquises au cours de ces années d'écriture acharnées. Peut-être que ce nouveau style lui ferait honneur et le sortirait enfin de l'ombre ? « La Chine semble vous manquer énormément. Je ne puis imaginer pareil déchirement à l'idée de quitter une culture qui semble vous tenir tant à cœur... » Le murmure lui avait échappé sans même qu'il ne s'en soit aperçu. Aussitôt, ses joues rosirent et, bouche ouverte à la manière d'un poisson glouton, il tenta vainement de faire oublier son manque de politesse. Mais les mots ne se jetaient qu'à moitié hors de ses lèvres rongées par sa moustache et il balbutiait davantage qu'il ne s'exprimait clairement. « Je... Pardonnez... Je ne voulais... Je n'aurai pas... C'était trop... Je manque à... »
Honteuse, sa tête se baissa légèrement pour essayer de masquer son trouble et sa gêne. C'était une chance, pour lui, que ses parents n'aient guère été autour de lui, à épier cette conversation qui, bien que passionnante, ne se confinait pas dans les règles de la bienséances. Alors ses doigts se nouèrent nerveusement alors qu'il entendait déjà les rires sourds des Monstres autour d'eux. Et peut-être même qu'elle aussi, se riait de lui. Peut-être que l'Ange n'était rien de plus qu'une façade pour mieux le rendre absurde et pouvoir le montrer du doigt en s'esclaffant. Pris d'une soudaine peur panique, il releva vivement la tête, faisant mine de vouloir se lever. Mais aussitôt, ses craintes s'évaporèrent. Non, elle ne riait pas. Elle n'était pas noircie par les ténèbres affamées. Elle restait blanche et immaculée, pure et empreinte de cette perfection innocente et étrangère. Était-ce donc son voyage jusque dans un autre continent qui l'avait épargné de l'horreur de ce monde ? Ou était-elle née dans cette boule ? Il voulut détourner les yeux de ce visage de porcelaine, en fut incapable. « Ainsi, vous avez étudié les lettres lors de votre voyage ? » Il espérait réussir à se faire pardonner sa maladresse, ses réactions vives et titubantes. Il s'agissait d'une erreur que la société à laquelle il appartenait ne pardonnait guère avec facilité, mais depuis qu'elle était venue à lui, l'Ange n'avait jamais montré le moindre signe de ressentiment à son encontre.
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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptyDim 14 Sep - 16:40


L
a belle aurait voulu vivre milles aventures au travers de milles vies. Mais elle n'en avait qu'une. Le ridicule de la société anglaise lui sautait au visage en participant à cette soirée mondaine. Pourtant, maintenant qu'elle était au côté de cet homme, Elizabeth oubliait tout de ce monde de convenances et de règles. Envolée l'éducation occidentale, pour un retour des années en arrière, tout en se demandant ce que pouvait bien être entrain de faire son amie Fen. Mais toujours le sourire aux lèvres. Elle écoutait la réponse de son interlocuteur. Elle se plaisait à lui parler et entendre ses réponses. Il n'était pas quelqu'un à lui entendre dire qu'ils étaient en Angleterre, en conséquence de quoi il fallait tenir une conversation sur les sujets qui concernaient l'Angleterre. La Chine, c'était bien beau, mais que pouvait-elle bien apporter à la belle Angleterre ? Sans doute beaucoup à commencer par une atténuation de l'égocentrisme ambiant. Mais ici, en compagnie de Mr Hendersen, Liz se sentait comprise. Il était écrivain, il devait certainement comprendre cet appel de l'aventure, cet appel de la vie. Et puis il lui semblait tellement adorable. Elle l'écoutait avec attention, saisissant chaque réponse comme une découverte, même celles qui semblaient pour lui des erreurs. Il tentait de cacher son embarra, Elizabeth le trouvait plus touchant encore. Au travers de ses réactions, elle trouvait en cet homme tout ce qu'il y avait de plus beau dans l'être humain. Il dégageait une sincérité touchante et dans ses maladresses il donnait à voir un enfant aux pas hésitant. Mais elle n'aurait su lui en tenir rigueur tant qu'il était adorable. Était-ce mal de penser pareille chose d'un homme ?

Miss Blackwood l'observait avec attention sans porter sur lui le moindre jugement. En sa compagnie elle était heureuse, souriante et bienveillante. Elle voyait en Adrian la promesse d'un ami cher. Il lui paru alors que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu conversation si plaisante. « Vous êtes un homme singulier Mr Hendersen » dit-elle avec le sourire d'une amie, avant de poursuivre pour répondre à ses interrogation « J'ai dut en effet apprendre les sinogrammes traditionnels pour l'écriture, ainsi que cantonais pour l'oral car je résidais non loin de Hong Kong. » Fallait-il entrer dans le détail de la langue ? Bien sûr ! Un écrivain occidental aurait tous les plaisirs du monde à découvrir un autre langage que celui dans lequel s'effectuait sa pensée et son écriture. Elizabeth sentait que Adrian pouvait avoir cette ouverture d'esprit, d'accepter d'autres règles, une autre façon de penser. Le partage du savoir et de la connaissance était un plaisir plus grand que celui de connaître la situation économique du pays. Non pas que la belle se désintéressait de ses origines, bien au contraire, elle vouait une réelle passion et un attachement sincère à l'histoire de la Grande Bretagne, qu'elle avait à cœur de découvrir maintenant qu'elle était de retour, mais elle condamnait ceux qui s'enfermaient dans des bulles hermétiques et closent. Or l'être humain était une source de grande curiosité pour notre belle amie. Les civilisations la passionnaient, autant asiatique qu'occidentale, voire tribale et exotique. Diable donc, Elizabeth était avide de découverte. Mais par dessus tout, elle aimait qu'on lui raconte des histoires. Aussi devait-elle avoir trouver la bonne personne pour cela.

« J'aurais aimé vous avoir avec moi pour vous montrer l'Empire du milieu. Il est vaste et incroyable et même si l'humidité et la chaleur vous tiennent rapidement le corps, on en oublie aussi vite les contraintes physiques lorsque l'on découvre les richesses culturels de cette civilisation. » Elizabeth avait l'impression de parler comme ces explorateurs qu'elle avait parfois rencontré. Soudain son regard se releva pour aller se porter sur les invités. Personne n'était à sa recherche. Parfait alors, ils pourraient continuer un temps encore à discuter ensemble. Toujours assise selon les convenances, sentant plus que jamais la sensation de son corsage tout contre elle, la Britannique se tenait toujours droite avec se port de tête altier qui la rendait à la fois gracieuse et intouchable. Pourtant elle n'avait jamais été aussi proche de quelqu'un qu'à ce jour avec Adrian. Elle se voyait déjà l'inviter régulièrement au manoir, lui qui semblait déjà bon ami de ses parents. Elle se demandait alors pourquoi ? L'idée vint alors à passer d'une façon fugace dans son esprit, et s'il était là pour une raison bien précise ? Sans doute lisait-elle trop de livres et qu'elle voyait une histoire au détour de chaque couloir. Toutefois elle ne perdait pas de vu le fil de leur conversation. Elle aurait tant aimé lui raconter bien des choses. Hélas, il lui faudrait plus d'une soirée pour le faire tant le sujet était vaste. « Pensez vous revenir dans le courant de la semaine prochaine ? Je pense que cette soirée ne suffira pas pour refaire le monde » dit-elle avec un sourire amusé. Soudain une lueur brilla vivement dans ses yeux, elle avait une idée. « Voulez vous que je lise s lignes de votre main ? » Voilà quelle folie s'était emparée de son esprit bien brusquement, mais cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas fait. Adrian avait tout à fait le droit de refuser pareille proposition, mais elle savait qu'il était tout aussi curieux qu'elle, surtout maintenant qu'elle avait raconté tout cela. Un moyen également d'apprendre à mieux le connaître. Liz savait aussi que c'était mal venu de  dire cela à un inconnu. Cependant pour elle l'écrivain n'était plus un inconnu, elle avait capté tout son attention. Et puis n'était-il pas ami avec Lord et Lady Blackwood ? En cette instant, Elizabeth était redevenue l'enfant espiègle qu'elle avait toujours été. Rien ne pouvait la rendre plus heureuse. Elle espérait juste que sa mère ne la verrait pas agir ainsi car cette soirée avait été organisé pour la belle anglaise pour son entrer dans la haut société, non pas pour qu'elle amuser à jouer les diseuses de bonne aventure.

Elle avait tendu sa main opaline vers celui qu'elle considérait à présent comme un ami. Un sourire sincère et pur s'esquissait aux coins de ses lèvres, comme s'il y avait été peint pour l'éternité. Ce bras tendu tout en élégance cherchait le contacte avec la main de l'écrivain. Un contact qu'ils avaient déjà eu longuement peu de temps auparavant au moment des présentations. Aussi s'attendait-elle a observer quelques hésitations de la part de l'homme, et elle les comprendrait sans y porter un quelconque jugement.
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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptyVen 10 Oct - 11:44

Sur le délicat visage de l'Ange, un sourire. Toujours poli mais toujours sincère. Il semblait à Adrian qu'il n'avait encore jamais vu tant de franchise dans un regard. Il y avait dans la Haute comme des voiles mensongers qui dissimulaient les visages des uns et des autres et qui l'avaient toujours empêcher de percer leurs mystères. Mais Elizabeth, pouvait-il seulement se permettre de la nommer ainsi en pensée, avait les traits aussi chaleureux que ses parents, aussi aimables. Ah, pour sur qu'elle était bien fille de ses humbles parents qui, les premiers, avaient pris l'âme égarée de l'écrivain pour le couver. Qu'il était étrange, pour le maladroit homme, de se sentir compris et apprécié de la Belle lorsque sa famille propre lui lançait des regards hargneux et lui tournait le dos. L'Ange ne semblait guère vouloir l'ignorer ou se railler de lui comme avaient coutume de frère sa grande fratrie. S'il se permettait un véritable regard, Adrian pouvait lire dans les yeux de la Lady une compassion étonnante et c'était bien là ce qui se trouvait être le plus inattendu. Ainsi ne paraissait-elle pas vouloir rire de lui, ni même feindre l'intérêt de la conversation. C'était un regard sage malgré son jeune âge qu'elle posait sur les autres convives invités, c'était une bienveillance qui faisait écho à ses gestes soignés, c'était avec intelligence qu'elle prenait à des conversations que toute autre Lady aurait ignoré. Elle se montrait différente en bien des points et il priait silencieusement, comme sa mère austère lui avait toujours appris, pour que ne s'arrête-là pas l'attachement qu'ils semblaient tisser entre eux. C'était donc cela, rencontrer quelqu'un ? Depuis combien d'années n'avait-il pas tenu pareille conversation, plaisante et vivante ? Loin des banalités que leur société leur imposait, loin des rires étranglés et des visages dissimulés derrière quelques éventails.
Pour rien au monde, Adrian n'aurait voulut échanger sa place.
Le rouge lui montait aux joues alors qu'il tentait vainement de déterminer si la Belle usait de l'ironie. Mais il lui parut que ce n'était guère le cas aussi se contenta-t-il de hocher la tête maladroitement avant de joindre ses mains. «  Je pourrai vous retourner la chose, Lady. Vous me paraissez unique, » glissa-t-il sans oser confronter leurs deux regards. L'homme était des plus timides et recevoir ainsi un tel compliment d'une dame d'une aussi grande beauté était, pour lui, un ravissement qu'il peinait à contenir. Fort heureusement, Lady Blackwood sut, de nouveau, s'accaparer son esprit en revenant sur le sujet des langues apprises en Chine. Tant de mots que le pauvre malheureux peinait à comprendre et à imaginer. Il y avait-là comme une découverte splendide qui attisait sans difficulté sa curiosité d'auteur. «  Que dîtes-vous ? Il y a plusieurs dialectes au sein d'un même pays ? N'était-ce point difficile pour vous de ne pas vous mélanger ? » Lui qui, sans même connaître le pays lointain, s'y perdait n'osait imaginer les efforts que la Belle avait du fournir afin de maîtriser ce qu'elle appelait le cantonais et sinogrammes traditionnels. Lui qui avait toujours pensé que le français était une langue des plus difficile révisait présentement son jugement.

Et le voilà qui osait s'imaginer braver les terres inconnues en la charmante compagnie de la jeune femme. La vision corrompue par la pensée occidental, l'homme avait bien du mal à visionner avec précision ce que la douce Elizabeth lui dépeignait. Sa seule description ne paraissait suffire mais l'imagination frivole de l'auteur était telle qu'elle complétait l'obscurité présente. Voyait-il la même chose que la Douce ? Il serait peu probable que ce fut le cas, mais Adrian aimait à le croire. Elle était, après tout, celle qui le guidait dans cette épopée inattendue. Une aventure qu'il ne serait sans doute jamais en mesure d'oublier tant il la sentait ancrée au fond de son âme malmenée. Déjà il la voyait, grande aventurière dans ses robes élégantes, braver le monde et les assaillants. Une véritable Muse qui inspirait, semblait-il, le piètre poète qu'il était. Il conterait ses histoires avec justesse, il ferait d'elle une farouche guerrière combattant injustice et inégalité. Il la voulait pour héroïne et nul doute qu'il noircirait quelques parchemins de sa plume abîmée le soir-même, à la vague lueur d'une bougie. Peut-être même rêverait-il de sa première odyssée. Parti dans d'autres contrées, qu'il lui était à présent difficile de revenir dans cette salle magnifique où les bruits des conversations faisaient rage. Sans même avoir quitté sa belle Angleterre, Adrian avait l'esprit qui vaquait quelque part en Chine. N'y avait-il pas eu mention de Hong Kong ? Probablement que c'était dans ces environs-là que son esprit vagabondait. Caressant sa barbe hirsute docilement, l'auteur rêvait à d'autres vies. «  Je vous aurai accompagné avec grand plaisir, Lady. » Il n'y avait nul mensonge déguisé, juste une tranchante vérité. Lui, l'âme apeurée par le bruit du vent aurait bravé feu et marée si Elizabeth lui avait fait l'honneur de sa compagnie. Puisqu'elle était des plus plaisantes, Adrian ne voyait aucune raison de s'en priver plus que de raison. Nul doute qu'il ne saurait se montrer aussi brave qu'un preux chevalier ou qu'il ne sortirai de quelconques épées de leurs fourreaux pour la défendre mais il avait à son avantage la curiosité d'ailleurs, l'envie de voir plus loin que les murs qu'il s'était lui-même dressé. Et la beauté des mots pour lui réciter quelques vers qu'il aurait composé toute la journée durant. Des poèmes louant sa beauté, son intelligence et sans doute aussi sa grâce. Déjà elle l'inspirait. Déjà, sa douce voix lui soufflait des mots enchantés auxquels se raccrochaient quelques adjectifs harmonieux. Et, comme s'il y avait quelques répétitions dans cette soirée singulière et plaisante, elle fut encore celle qui le tira de ses pensées frivoles. La question le prenait au dépourvu et il ne put que balbutier des inepties sans aucun sens. Lui, revenir ? C'est que l'idée était alléchante mais il n'était pas certain qu'il s'agissait-là d'une chose bien vue. En fermant les yeux, Adrian entendait les râles de sa mère qui le verrait, nul doute là-dessus, traverser la ville pour revenir au Manoir Blackwood. «  C'est que... J'ignore si... Je ne voudrai pas... M'imposer. Et puis, n'est-il pas coutume que ce soit l'homme qui invite une Dame à se revoir ? » L'impression qu'il manquait à chacun de ses devoirs le tourmentait. Égaré, le malheureux lança un regard en direction des convives. N'entendait-il pas leurs rires moqueurs ? Ne se riaient-ils pas de lui et de son incompétence évidente ? Et là, n'était-ce pas le rire glouton de Benjamin, un autre de ses nombreux frères ? Craintif, il regarda par-dessus son épaule mais nul part il n'y avait trace de sa famille. Adrian sembla alors seulement s'apercevoir que sa réponse était des plus inconvenantes et que la Belle pouvait s'en retrouvé fort vexée. Il voulut alors se reprendre. Il ne fallait guère laisser place au doute et ainsi perdre une amie précieuse. «  Mais j'en serai ravi, toutefois. J'ai le sentiment que vous avez beaucoup appris lors de votre voyage et que vous avez beaucoup à m'apprendre, de ce fait. »
Et il laissa tomber son regard brun sur ses mains tremblantes. Leurs dos laissaient apparaître ses os pointus et ses veines saillantes. Les retournant alors, il observa ses paumes pâles, fébriles. Il ne savait guère ce qu'il y avait à lire. Peut-être ne le voyait-il pas ? Il les approcha alors de son visage, fronçant les sourcils et plissant le nez. Il y avait bien des lignes oui, mais rien de plus. Ni mots, ni lettres sur celles-ci pour comprendre ce qu'elles essayaient de dévoiler. Il lança alors un coup d’œil vers Elizabeth lui qui tendait la main. Aussitôt, ses craintes s'envolèrent. Seule subsistait la peur d'être surpris à tenir la main de la Belle, mais n'était-ce pas un risque louable ? Il lui semblait qu'il pouvait se permettre cette folie. «  Vous savez lire ce qu'il y a dans mes mains ? » Une innocence et une naïveté proche de celle des enfants. Mais il avait consentit par lui donner sa main et, les yeux écarquillés, il essayait déjà de distinguer ce qu'elle pourrait y lire.
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MessageSujet: Re: « 15 novembre 1797 » • Adrian H.   « 15 novembre 1797 » • Adrian H. EmptyLun 20 Oct - 18:12


    L
    La nuit vagabonde continuait sa course en dehors du manoir Blackwood. Les nuages avaient voilé le ciel d'automne alors que le fond de l'air était frais. La pluie s'était mise à tomber et personne ne le savait, personne ne le voyait. Tous, ils étaient trop occuper à s'esclaffer, à se parer de leur importance dans la société. Pouvait-on réellement penser pouvoir trouver une place dans cette élite ridicule ? Mais qu'importe le pays où l'on se trouvait, les sociétés se ressemblaient parfois bien étrangement. Ce soir, Elizabeth avait trouvé quelqu'un pour l'arracher à tout ce monde de médisances. Depuis combien de temps étaient-ils assis là ensemble à discuter sans éprouver le besoin de se faire valoir devant l'autre ? Une conversation assurément constructive. Mr Hendersen était un interlocuteur attentif et passionné à qui il était plaisant de confier ses souvenirs de voyage, peut-être un jour donnerait-il l'envie à la jeune femme de coucher sur papier son expérience de l'Asie. Ô oui, ce serait une bien belle aventure littéraire ! Mais hélas, était-ce bien convenable à une jeune femme de son rang de s'essayer à pareille entreprise ? Ces parents seraient ses seuls juges, néanmoins ne devraient-ils pas formuler quelques oppositions face à désir de leur fille aîné. Après tout n'y avait-il pas un peu d'orgueil à raconter que l'on avait une aventurière sous son toit ? Les histoires et les voyages rendaient les notables tout intrigués, avide d'apprentissage et surtout de critique. Si Elizabeth devait s'atteler à une telle tâche, se serait avant tout par envie de partager, d'offrir aux autres ses souvenirs du bout du monde.

    Mr Hendersen était un singulier personnage. Liz observait ses réactions chaque fois qu'elle avait émis une réponse à son égard. La jeune femme l'avait semble-t-il perdu à force de briser les convenances de leur société. Mais il avait fini par accepté son invitation. Après tout il n'était pas obligé d'avouer que l'idée venait d'elle. Après, il avait naïvement accepté que Elizabeth lui lise les lignes de la main. C'était toujours avec amusement qu'elle se lançait dans cet art étrange qui lui avait été enseigné. « Je dirais davantage que je sais interpréter les lignes, comme vous savez rédiger quelques lignes sur des parchemins » dit elle en se plongea déjà dans les lignes de cette main tendue. Elle inspectait les trois lignes principales. Celles qui traversaient la paume de part en part étaient marqué, attestant d'une position prolongée de doigts tenant une plume. La peau sur le côté de la main ainsi que sur le petit doigt était lissé, légèrement brillante à force de frotter le la surface où venait s'étendre l'encre noire. Quant aux doigts, ils semblaient être les témoins d'une personnalité discrète et timide, façonnés par la crainte. Dans la paume, il y avait une multitude de petites lignes qui semblaient aller en tout sens, note d'une esprit toujours alerte « Beaucoup de pensées vous traversent l'esprit monsieur, des peurs également » observa la jeune femme sans jamais relever la tête, sans porter aucun jugement. Il fallait également rajouter ce doute qui le rongeait chaque jour, cette impression de ne jamais être à la hauteur de l'attente des autres. « Vous dépendez beaucoup du regard des autres, de leur avis sur votre travail. Vous avez peur d'être jugé et pourtant vous avez besoin que l'on vous dise si vous faite bien ou mal les choses. Je me trompe ? » demanda-t-elle en redressant l'échine pour regarder à nouveau Adrian avec cet air si protecteur qui était sien. Sitôt elle repris sa lecteur. L'Amour... Il ne semblait jamais l'avoir vraiment connu et de ce fait, son avenir était incertain tandis que le passé s'en trouvait fort sombre ma foi, pour un homme qui avait si peu vécu.

    « Elizabeth ! Venez voir qui nous honorent de leur présence ce soir » avant lancé une voix féminine tandis que la belle n'avait de cesse de voir et comprendre bien des choses. Liz se retourna d'un bon, surprise, portant le regard sur sa mère qui était en compagnie d'amis. « Mr & Mrs Adams, ils revenaient de Londres, James est venu avec eux également. » Elizabeth découvrait alors des visages qu'elle n'avait encore jamais vu depuis qu'elle était revenu à Rothbury. Aussi dût-elle abandonner la main d'Adrian pour se relever et saluer les convives. « C'est un plaisir de vous rencontrer » dit la belle avez un léger sourire aux lèvres, mais chagriné d'avoir été ainsi interrompu. Malheureusement, elle ne pouvait en vouloir à sa mère. « Ô, Mr Hendersen, je suis ravis de voir que vous vous êtes joint à nous pour ce soir, permettez que je vous enlève Elizabeth un court instant. » Sans attendre la réponse du pauvre écrivain, Lady Blackwood avait saisit le bras de sa fille pour l'emmener un peu plus loin pour discuter un peu avec les Adams et faire la connaissance de ce James. Dès lors qu'elle se mit à s'éloigner, Elizabeth lança un regard de détresse à Adrian, mais celui-ci ne pouvait rien faire pour elle. Résignée, Liz ne pouvait pas échapper plus longtemps à la société dans laquelle elle était née. Triste, là serait la soirée et le ciel pleurait pour elle tandis qu'au dehors les passants tentaient de passer entre les gouttes.
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